L’assainissement au bord du Loiret
L'assainissement est l'une
des préoccupations majeures de l'ASRL.
Sans vouloir se substituer
aux services publics de la Métropole, l'ASRL reste un acteur important pour
aider les riverains, particuliers et collectivités, à trouver des
solutions qui permettront d'avoir une rivière avec une eau de meilleure
qualité.
Les arrêtés relatifs à
l'assainissement non collectif:
- Les prescriptions
techniques, arrêté de 2009 modifié 2021
- Les contrôles, arrêté 2012 modifié 2021
Les échéances à
l’échelle de l’Europe
Fin 2012, raccordement de chaque
foyer à un système d’épuration.
Fin 2015, reconquête de la qualité des eaux dans le milieu naturel
(objectif de la directive européenne de 2000).
La rivière Loiret
La ZPPAUP (Zone de Protection du
Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) du Loiret est une portion
du territoire à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d’ordre
esthétique ou historique. L'ensemble de la ZPPAUP est intégré au
périmètre de classement du Val de Loire au Patrimoine Mondial de
l'UNESCO. Ce petit paradis n’est cependant pas aussi idyllique qu’on
pourrait le penser.
Si la station d’épuration
d’Orléans la Source ne rejette plus ses eaux résiduelles dans le Loiret
(ce qui ne signifie pas qu’il ne reste plus aucune pollution), il reste
3 stations collectives qui le font encore par l’intermédiaire du Dhuy : Vienne en Val, Tigy, Neuvy en
Sullias.
Le ruissellement des terres
agricoles dans le Dhuy devrait être progressivement réduit par la
remise en végétation des berges. De même, les municipalités œuvrent à
la filtration des ruissellements urbains, particulièrement polluants.
|
Le problème des rejets
individuels des riverains est lui aussi bien réel. Des habitations à
flanc de coteau ou sur des parcelles minuscules perpétuent un
fonctionnement rudimentaire prévu à l’origine pour une occupation
ponctuelle. Une embarcation et un sens olfactif même peu développé
permettent de comprendre qu’il faut faire quelque chose. |
Assainissement collectif
et non collectif
En France, 10 millions
d’habitants ne sont pas raccordés à une station collective d’épuration
(le « tout-à-l’égout »).
Si « tirer du linéaire » de
collecteurs peut encore être un objectif majeur pour une municipalité,
ce n’est pas forcément la meilleure solution financière et écologique à
terme : coût des installations, coût de l’entretien, pollution par les
pertes des collecteurs, capture d’eaux pluviales, intrusions d’eaux de
nappes souterraines, etc. De source ministérielle (MEDD), en 2003-2004,
les performances épuratoires des stations de 30% des grandes
agglomérations de la France métropolitaine étaient non-conformes.
Et quand la gravitation n’est pas
assurée dans les collecteurs, des stations de relevage collectives sont
installées (lotissements, hameaux, etc.). En cas de panne, la pollution
est immédiate. Par exemple, le relevage de la rue des Platanes est déjà
resté bloqué pendant plusieurs jours avec pour conséquence le
déversement direct des eaux usées de l’ensemble du lotissement dans le
Loiret.
Pour les particuliers, le
raccordement obstiné au réseau collectif peut parfois devenir un
cauchemar : pompe de relevage, surveillance, maintenance, pannes, etc.
L’assainissement individuel est
particulièrement intéressant en zone d’habitat dispersé ou lorsque la
configuration topographique ne permet pas raisonnablement de se
raccorder au réseau collectif. Encore faut-il qu’il soit efficace...
Fin 2005, pour répondre à
l’exigence européenne et préparer 2012, des SPANC (Services Publics
d’Assainissement Non Collectif) ont été créés dans les agglomérations
et/ou les municipalités pour recenser, contrôler, organiser
l’assainissement non collectif. L’un des objectifs des SPANC est aussi
de réhabiliter l’assainissement non collectif et de lui rendre sa place
en tant que système d’épuration à part entière.
Fin 2005 toujours, de nouvelles
normes européennes relatives aux systèmes d’épuration (EN12566) sont
venues étendre l’éventail des solutions possibles, notamment en ce qui
concerne les micro-stations d’épuration, considérées jusqu’alors en
France comme des stations de prétraitement et non comme des stations de
traitement (arrêté de 1996). Il est désormais possible d’imaginer
l’assainissement individuel en dehors du schéma classique de la fosse
toutes eaux et l’épandage sur plusieurs centaines de mètres carrés.
La Métropole a choisi de déléguer
l’exploitation du SPANC à la société VEOLIA. Un premier travail consiste
à établir un diagnostic des installations d’assainissement individuel,
et bon nombre de riverains ont déjà été contactés (contrôle des moyens
utilisés, pas des résultats). En cas de pollution avérée ou de risque
sanitaire, les municipalités pourront ensuite contraindre les habitants
concernés à mettre leurs installations en conformité. A terme, les
installations individuelles recensées par les SPANC devraient être
contrôlées régulièrement (en principe tous les quatre ans) moyennant
quelques dizaines d’euros.
Quels moyens
d’assainissement pour les riverains du Loiret ?
Quand il existe, le raccordement
au réseau collectif est impératif. A condition que ce raccordement soit
techniquement et financièrement raisonnable.
Il faut savoir qu’un système de
relevage reste coûteux à l’installation, en maintenance, qu’il utilise
de l’énergie électrique, et qu’il est souvent nécessaire de doubler ou
tripler les pompes pour pallier les défaillances. Les habitants de la
presqu’ile du Couesnon peuvent témoigner des interventions répétées des
techniciens sur la station de relevage.
La solution alternative classique
de l’assainissement autonome, consistant à relier une fosse toutes eaux
à un épandage souterrain, est bien souvent difficile à intégrer au bord
du Loiret : espace important, pente, imperméabilité du terrain, etc.
En France, les autres systèmes
sont encore soumis à homologation.
Il existe des systèmes
gravitaires compacts (filtres, lits bactériens, zéolithe, etc.), qui
peuvent être mis en œuvre pour une ou pour plusieurs habitations. Par
rapport à l’espace occupé au sol, l’avantage est indéniable, mais
d’autres aspects peuvent être contraignants : densité du bâti,
visibilité des évents, sensibilité aux eaux parasites et aux apports
pluviaux, coût en cas de colmatage, etc.
Les micro-stations d’épuration (la plupart à boues activées) semblent
bien adaptées au contexte pentu et/ou semi-urbain des bords du Loiret.
Elles occupent très peu d’espace au sol (environ 2 m2) et permettent
des rejets dans le milieu superficiel. La réaction aérobie forcée de la
biomasse est assurée par une pompe (~200watts) ou un surpresseur
(~40watts). Les micro-stations ne nécessitent pas de tuyau d’évent, et
leur installation ne demande pas de compétence particulière. |
|
|
Les micro-stations
d’épuration
On trouve différents
modèles en polyéthylène (100 à 200kg) à partir de 3.000€ TTC,
essentiellement chez nos voisins italiens et belges, les plus petits
étant calibrés pour 5 habitants. Il en existe avec plusieurs cuves,
d’autres monoblocs. Destinées à être enterrées, certaines stations
peuvent être aussi simplement posées sur le sol. Les stations monoblocs
sont particulièrement adaptées à l’aval d’une fosse septique existante.
Dans le cas d’une réfection totale de l’installation, il est conseillé
d’avoir une cuve de décantation en amont où les eaux usées subissent
une première fermentation anaérobie et un tamponnage volumique : les
matières solides sont en partie liquéfiées, et les déversements
accidentels (eau de javel par exemple) sont préalablement dilués.
La consommation annuelle en
électricité est d’environ 40€ pour les systèmes à surpresseur.
L’entretien consiste à extraire annuellement les boues constituées de
particules non biodégradables (10 à 20 litres par an), et à faire
vidanger régulièrement le décanteur primaire (comme une fosse septique).
2 exemples (il en existe bien d'autres) de micro-stations : Innoclair, Albixon.
|
Les normes
d’assainissement
La qualité des effluents
doit respecter les normes suivantes :
Des matières en suspension sont
présentes dans les rejets. Leur effet néfaste est mécanique, par
formation de sédiments et d’un écran empêchant réduisant la
photosynthèse, ainsi que par colmatage des branchies des poissons. Leur
effet est par ailleurs chimique par constitution d’une réserve de
pollution potentielle dans les sédiments.
La quantité de matière organique
résiduelle peut être évaluée par la mesure de la demande biochimique en
oxygène. La DBO représente la quantité d'oxygène qu'il faut fournir à
un échantillon d'eau pour minéraliser par voie biochimique (oxydation
bactérienne) la matière organique biodégradable. La DBO5 correspond à
la demande en oxygène après 5 jours d'incubation à une température de
20°C.
Les rejets des effluents
La norme européenne EN 12566-3 a
été adaptée au droit français. Applicable depuis le 20 octobre 2005,
elle autorise les rejets des effluents des micro-stations directement
en infiltration et sans filtration dans le réseau hydraulique de
surface. Il est toutefois conseillé de faire passer les effluents par
un filtre à sable.
L’agrément des matériels
On peut trouver les agréments sur le site http://www.assainissement-non-collectif.developpement-durable.gouv.fr/agrement-des-dispositifs-de-traitement-r92.html
La procédure
administrative
Le SPANC peut renseigner et aider dans les démarches, le schéma
directeur d’assainissement établit le zonage collectif / non collectif
(en cas de doute, contacter la Métropole).
1. Si l’habitation n’est pas
raccordable au réseau d’assainissement collectif, retirer une demande
de système d’assainissement non collectif au SPANC.
2. Concevoir le système et
remplir le formulaire en tenant compte des contraintes du terrain, et
le faire valider par le SPANC.
3. Dans le cas d’un permis de
construire (PC), déposer en mairie la proposition de filière validée
par le SPANC avec le dossier de PC. S’il s’agit d’une réhabilitation,
les travaux peuvent commencer dès la validation par le SPANC.
4. En cas d’avis favorable,
avertir le SPANC avant la fin des travaux pour fixer la date du
contrôle de réalisation des ouvrages qui doit se faire avant
remblaiement.
Il faut noter que toutes les
prestations du SPANC sont soumises à redevance.
Le financement
Au niveau national, rien n’est
actuellement prévu pour aider l’assainissement non collectif.
Localement, des aides sont
possibles, variables selon les départements (0 à 30% du total HT) et
les Agences de l’eau.
Enfin, la faible charge estimée
des SPANC est à comparer au prix du m3 d’eau payé par les usagers de
l’assainissement collectif. Maigre consolation, mais quelle
satisfaction de participer à la reconquête de la qualité du milieu
naturel…
Ce qu’en dit le Ministère (JO
Assemblée nationale du 25/01/2005) :
« En ce qui concerne les travaux
à effectuer sur des ouvrages défectueux, l'échéance de réalisation des
travaux qui sera fixée aux propriétaires relève de l'appréciation de
chaque service, en fonction des cas rencontrés » …. « Seuls les travaux
présentant un caractère d'urgence devront être effectués dans un délai
court. »
« Lorsque des travaux de
réhabilitation des installations d'assainissement non collectif sont à
réaliser par des particuliers, ces derniers peuvent bénéficier, dès
lors qu'ils en remplissent les conditions d'attributions, des aides
distribuées par l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat.
Les particuliers non raccordés à un réseau d'assainissement collectif
économisent par ailleurs, dans leur facture d'eau, la redevance
d'assainissement collectif, ce qui équivaut à dégager une certaine
capacité d'autofinancement. »
« Les agences de l'eau peuvent
également intervenir sur des opérations groupées menées par les
communes ou leurs groupements dans le cadre du service public de
l'assainissement non collectif ou sur la base de l'article L. 211-7 du
code de l'environnement lorsque de telles opérations présentent des
enjeux importants pour la préservation de la ressource en eau, ou plus
généralement du milieu. »
Pour plus d’info :
Un dossier plutôt exhaustif réalisé par l'Association des Maires de France : AMF_SPANC.pdf
Le SPANC de la Métropole : Veolia Eau
Agence d'Olivet
499 rue de la Juine 45160 Olivet 09 69 32 35 29
|