Opération
Vannes
Ouvertes, les premières observations...
La
période choisie pour cette opération expérimentale n'était peut-être
pas
optimale, mais il était nécessaire de nous transposer dans une
configuration qui pourrait nous être demandée. Il fallait aussi
accompagner ce changement temporaire en recueillant des informations
fiables et concrètes qui nous permettront d'apporter une contribution
légitime dans les réflexions sur l'avenir du Loiret.Un rapport détaillé
est en cours de rédaction.
Dès
l'ouverture des vannes de crue, les niveaux d'eau ont baissé rapidement
dans les bassins:
- Bassin de Saint Samson : baisse d'environ 30cm correspondant à
la différence de seuil entre la vanne de décharge du moulin et la vanne
de crue.
Le moulin de Saint Samson est à sec,
nombre de gares à
bateau sont à sec.
- Bassin de Saint Julien : la baisse est spectaculaire, la vanne de
crue est à 100cm sous le seuil du moulin de la Mothe.
Les moulins de Saint Julien et de la Mothe sont à
sec, le moulin des Béchets ne reçoit pratiquement plus d'eau.
- Bassin du Bac : il n'est plus alimenté en amont car la vanne de crue
transfère
le flux directement du bassin de Saint Julien dans celui des Tacreniers.
- Bassin des Tacreniers, bassin de Saint Santin : baisse
bien visible.
Après la fermeture des vannes, le niveau d'eau est remonté rapidement à
son niveau initial.
Baisses
maximales enregistrées : St Samson
-40, St Julien -88, Tacreniers -38,
St Santin -21.
Les
fondations des constructions ont été mises à jour, faisant apparaître
des pieux de soutènement en bois. Les
avirons ont éprouvé des difficultés pour naviguer, les pêcheurs étaient
mécontents, les promeneurs
comprennaient mal la baisse des plans d'eau, les professionnels
perdaient
des clients, les riverains craignaient pour les constructions, la vase
était nauséabonde à certains endroits, la baisse des niveaux a fait
apparaître des herbiers.
Des
séries de photos permettent d'apprécier les différents états : 17 avril (avant
l'ouverture des vannes), 30 avril (après
une remontée du niveau, consécutive à la brusque remontée de la Loire).
La
visite en kayak du 30 avril a permis de visualiser un certain nombre
d'atterrissements importants (dépôts de sable et/ou vase),
notamment :
- à la sortie du parc floral, avant le club d'aviron.
- avant la confluence avec le Dhuy.
- entre la confluence et le pont Bouchet (un seuil très important,
peut-être
2.000m3, un frein à l'écoulement des sources du parc floral).
- en aval du camping.
- à la sortie du bras de Bou.
- en aval du pont Cotelle où la hauteur de vase est impressionnante.
- en aval du moulin de Saint Samson et en aval droit de la vanne de
crue.
- en aval du moulin des Béchets
La résurgence de la Rigouillarde, en face de l'ancien restaurant Paul
Foret, rejettait une eau particulièrement turbide (trouble).
Les herbiers sont recouverts de vase, sauf à proximité des vannes où
ils sont lavés par le courant et apparaissent vigoureux.
Au
cours de l'opération, le débit du Loiret
était stabilisé à 1,70 m3/s au
pont Bouchet (contre
0,5m3/s habituellement à l'étiage en été, ou plus de 30m3/s lors de la
crue de 2016).
Les
mesures de hauteur d'eau dans les puits ont montré une baisse de
la
nappe souterraine d'environ 20cm dès les jours suivant l'ouverture des
vannes, y compris à 1km du Loiret, ce qui confirme que "
Maintenir le niveau d'eau le plus bas possible, permet une meilleure
vidange de l'aquifère" (rapport ICERE 2011).
Les hausses et baisses du niveau de la Loire ont ensuite montré
la relation forte qui existe entre le Loiret, la nappe souterraine et
la Loire.
Ci-contre, tableau des valeurs principales ->
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La
vitesse du courant est très variable en fonction de la
morphologie des bassins. Elle
était de 31cm/s en aval de
la confluence avec le Dhuy, là où les dépôts d'alluvions sont les plus
importants et qui forment un seuil de sable grossier.
Elle était négligeable, quasiment
inexploitable, de
quelques cm/s, dans les zones plus calmes
telles que l'amont du Beauvoir, en face du Pavillon Bleu, ou encore
dans le bassin des Tacreniers. Si la vitesse a été presque doublée en
aval de la confluence à la suite de l'ouverture des vannes, les valeurs
enregistrées dans les grands bassins ne sont pas significatives. |
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Les mesures de hauteur de
vase ne permettent pas d'en tirer des conclusions pour un
transport naturel vers l'aval.
Les analyses de MES
(matières en suspension) n'ont pas démontré de transport de sédiment.
L'eau était limpide avant l'ouverture des vannes, elle est
restée limpide pendant l'opération et aussi après la fermeture des
vannes.
Enfin,
à ce jour nous avons reçu plus de soixante-dix formulaires du
sondage, auxquels il faut ajouter les courriers et une centaine
d'avis sur les réseaux sociaux.
Une grande majorité des participants est préoccupée par le manque d'eau
et l'impossibilité de pratiquer les usages habituels tels que la pêche
ou le canotage.
L'ouverture des vannes de crue n'est pas considérée comme une solution
satisfaisante pour le transport des sédiments.
Rappel du contexte de l'opération :
ici.
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